Au sommaire : Je vous embarque pour un voyage immobile aux quatre coins du monde, à la rencontre de femmes exceptionnelles. Sans oublier ma liste d’envies à lire, à voir et à écouter...
L’ECOFÉMINISME EST UN HUMANISME
© Ming Nomchong
Bonjour, nous sommes le jeudi 13 mars et je vois d’ores et déjà votre tête à la lecture du titre. Rassurez-vous, pas d’énième cours rhétorique sur les meufs qui veulent sauver la planète. Courage, lisez.
La plupart pense que l’écoféminisme, c’est un truc de hippies qui parlent aux arbres. Moi, j’aime bien parler aux arbres, je leur fais souvent des câlins, mais cela ne fait pas de moi, pour autant, une chienne de garde. Mais au-delà des clichés, si on arrêtait deux minutes d’opposer féminisme et écologie, comme si c’étaient deux sujets distincts ? Comme si la destruction de la planète et l’oppression des femmes n’étaient pas cousines germaines, élevées ensemble dans un grand système qui trouve toujours un moyen de tout exploiter – les corps, les sols, les rivières et les ventres ?
Les écoféministes ont une intuition simple (et dérangeante) : le patriarcat et le capitalisme fossile, c’est un peu comme un vieux couple toxique. Lui, il extrait ; elle, elle répare. Lui, il domine ; elle, elle amortit. Lui, il achète un 4x4 diesel pour rouler jusqu’à la boulangerie ; elle, elle trie ses déchets et culpabilise sur son empreinte carbone. Toutes ces images d’Épinal brassées, décortiquées, à qui l'on tord le cou jusqu’à ne plus rien voir du tout, sans oublier « le second effet Kiss Cool » : des discours stigmatisants qui desservent autant les femmes que les hommes.
Le week-end dernier, j’ai écouté un podcast sur le masculinisme : « Est-ce la fin du monde ? ». Selon Anne-Cécile Mailfert, la fondatrice de la Fondation des Femmes, le masculinisme, allié au fascisme et à d’autres dérives sectaires, est arrivé à son paroxysme, son point de bascule. Pour qui sonne le glas ? Le machisme, bien sûr ! On parle d’extinction burst : les rôles de genre connaissent une « explosion » avant de perdre de l’influence. L’écoféminisme, la lutte des minorités, la montée des nouvelles générations… tous refusent désormais de jouer dans la même cour, considérée comme old school. Se forme alors une vague bien plus puissante que la peur d’un patriarcat qui vacille.
Cependant, le devoir de protéger le vivant n’est pas qu’une affaire de femmes : « c’est une planète entière qui doit se lever », afin de s’affranchir de ce paradigme. Suivez-moi, poursuivez le fil d’Ariane et faites confiance à notre sixième sens ; vous verrez que l’hyper-masculinité, la misogynie accrue ou la résistance aux droits des femmes n’étaient qu’un château en Espagne. Car si mon oncle en avait une, ce serait la Terre Mère…
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